A 16 ans, elle était en 3ème SEGPA. Elle voulait poursuivre ses études mais, elle signale que « personne ne voulait de moi ». Pauline avait un niveau trop élevé pour intégrer l’EREA et un niveau trop faible pour intégrer un Lycée. Elle est dyslexique. « Il a fallu de temps pour que la dyslexie soit reconnue et acceptée ». Aujourd’hui même en étant dyslexique, elle a trouvé sa place en formation
Elle souhaitait une activité qui « bouge », où elle « ne reste pas assise », alors pourquoi pas la restauration !Le début de son CAP a été difficile car le niveau au sein de la classe était très hétérogène. Elle avait également peur du regard que les autres pouvaient porter sur son handicap. Elle a eu beaucoup de mal à signaler qu’elle était « handicapée ». « Ça fait peur au début ».Elle a eu des moments de doute quant à la poursuite de son parcours.
Elle s’est rendue compte, progressivement, que le regard de son environnement (camarades et enseignants) était globalement positif et aidant face à ses difficultés. Elle a repris progressivement confiance en elle. « Les profs ne sont pas là pour juger, ils réexpliquent encore et encore… ». Elle apprécie que FIM « essaye de trouver des solutions au lieu de pointer seulement les problèmes ».Elle explique que c’est grâce au soutien de certains enseignants, qu’elle a persévéré. Aujourd’hui, elle ne regrette absolument pas ce choix de métier où elle s’épanouie pleinement.
Dans le cadre de son CAP et pour faire face à ses difficultés, une demande d’aménagement des examens a été demandée (tiers temps et lecteur). En parallèle, elle a bénéficié de cours de soutiens lui permettant de bien intégrer les enseignements généraux et professionnels. Un travail très assidu et des compensations de son handicap lui ont permis d’obtenir son CAP et d’envisager une poursuite d’études. Elle a donc décidé de faire un Bac Pro Service en salle pour montrer qu’elle était capable, elle aussi, de réussir.
Des aménagements sont également en œuvre pour lui permettre de suivre les cours et de passer ses examens en tenant compte de son handicap. Elle saisit ses cours à l’aide de l’outil informatique. Elle travaille avec énergie et les perspectives sont encourageantes.
L’entreprise, dans laquelle elle travaille aujourd’hui, a adapté certaines méthodes pour contourner les problèmes rencontrés par la jeune (par exemple, des abréviations pour notifier tous les éléments d’une commande). Conclusions : gain te temps, communication serveur/cuisinier facilitée par une lecture facile. Tout le monde y gagne !
Compte tenu de son projet professionnel, elle ne souhaite pas poursuivre par un BTS mais faire une mention complémentaire en sommellerie. Elle a la possibilité de suivre cette formation sur le campus FIM Cherbourg tout en restant dans son entreprise actuelle où, tout en prenant un grand plaisir dans son travail, elle semble apporter entière satisfaction à son employeur.
Elle conclue l’entretien en signalant, avec fierté, qu’« avoir de la volonté c’est important car sinon on (soi-même, les autres) reste bloqué sur ce que l’on n’a pas ».
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